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Printemps 1964 : la fusion des trois communes


Ce samedi 25 mai, on fête les 60 ans des Herbiers ! Soixante ans que Les Herbiers, Ardelay et Le Petit-Bourg ont fusionné pour créer Les Herbiers. Récit d’une union, réalisée en deux temps. Du côté d’Ardelay, tout ne s’est pas passé comme prévu…
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Au printemps 1964, les maires de Vendée, réunis au sein de leur Union amicale, travaillent sur les groupements de commune. Un rapport, présenté par Pierre Epron, maire de l’Orbrie, note que la fusion des communes « s’applique essentiellement aux petites communes situées à proximité immédiate d’un centre urbain formant pôle d’attraction. La proximité est souvent telle que les maisons et la voirie des deux communes sont réellement mélangées ». Les Herbiers, Petit-Bourg et Ardelay sont donc concernés !

Inquiétudes à Ardelay
Dès le mois d’avril 1964, la presse se fait l’écho de tels projets. Cela inquiète ! Ainsi, « 60 membres de la commune d’Ardelay » écrivent-ils, le 7 avril, une lettre ouverte au Préfet de Vendée. Ils s’étonnent d’apprendre « par voie de presse le projet officiel de fondre leur commune dans celle des Herbiers » et se « déclarent surpris qu’on ait présenté ce projet au public, comme s’il était déjà pratiquement décidé et réalisable dans un proche avenir […] avant que les intéressés directs, c’est-à-dire les citoyens d’Ardelay, en aient été prévenus ». Ils dénoncent, enfin, « le sabordage de leur commune » et craignent « un certain oubli des collectivités plus restreintes ». Aussi plutôt qu’une fusion pure et simple, ces soixante Ardelaysiens préfèrent-ils la création « d’un district urbain-rural ou d’un syndicat de communes ».

 

Le préfet vient aux Herbiers
Cette solution de district ou de syndicat de communes semble vite avoir été écartée par la Préfecture. A la mi-avril, le Préfet de la Vendée, Jacques Lenoir, souhaite accélérer le mouvement. Une réunion est donc organisée à la mairie des Herbiers, alors située en plein cœur de ville, en présence des élus des trois communes. « Assisterons-nous prochainement à un regroupement des communes d’Ardelay, du Petit-Bourg et des Herbiers » s’interroge Presse Océan, le 17 avril. « M. Lenoir a montré aux participants quel pourrait être les avantages d’une agglomération forte de 8 500 habitants et susceptible d’atteindre les 10 000 dans les années à venir ». Mieux encore, toujours selon la presse, le Préfet a évoqué les avantages financiers qu’entrainerait une telle fusion.

Ouest France, dans son édition des 18 et 19 avril, conclut : « ce ne sera pas sans un pincement de cœur à la pensée de savoir que son sol natal, sa petite commune va disparaitre, mais les temps modernes que nous vivons ne s’embarrassent pas de sentiment et l’impératif économique commande ». Le message est clair : l’heure est à la fusion.

D’ailleurs, sans plus attendre, seulement quatre jours plus tard, le 22 avril, Petit-Bourg vote en faveur de cette fusion. Pour les élus, celle-ci est indispensable pour permettre « à la nouvelle Commune de répondre aux exigences de la vie moderne et de réaliser les équipements nécessaires ». Sur les treize membres du conseil municipal, un seul élu s’abstient et un seul s’oppose. La fusion est donc largement adoptée ! Elle sera effective au 1er juin.

Il faut convaincre Ardelay
Mais, à Ardelay, nous l’avons dit, les choses ne sont pas aussi simples. Ce même 22 avril, le conseil municipal d’Ardelay est lui aussi réuni pour discuter, et voter, la fusion. Comme au Petit-Bourg. Mais l’ambiance est toute autre. « La population avait voulu suivre les débats » raconte Ouest-France. « L’enjeu ayant l’importance que l’on sait puisque […] un « oui » du conseil municipal rayera de la carte le nom de la commune d’Ardelay. La salle, pleine à craquer, suivit la discussion avec passion ». Une passion certainement un peu vive, puisqu’Auguste Blanchard, maire d’Ardelay, remet le vote à plus tard. « L’ambiance ne se prêtait pas à un vote aussi lourd de conséquences » !

Un deuxième conseil municipal est donc réuni deux semaines plus tard, le 7 mai. Les élus votent, raconte Jean Vincent, historien des Herbiers, « le principe de la fusion mais pas dans l’immédiat » ! Il faudra un troisième conseil municipal, le 4 juin 1964, pour qu’Ardelay finisse par accepter l’union avec Les Herbiers. « Il a fallu, semble-t-il », continue Jean Vincent, « une intervention téléphonique du Préfet pour les convaincre ». La délibération du conseil municipal, conservée aux archives municipales, ne s’en cache pas. On y lit qu’Auguste Blanchard, maire d’Ardelay, « fait part au Conseil d’une lettre de Monsieur le Secrétaire Général de la Préfecture en date du 27 mai 1964 et par laquelle il nous avise que notre position prise lors de la dernière réunion et contrairement à ce qu’il nous avait promis précédemment parce que l’ignorant lui-même, privera la Commune de gros avantages financiers au point de vue voirie. Il nous invite à reconsidérer le problème ». Le problème a donc été réglé.

Un arrêté préfectoral célèbre le mariage définitif le 18 juin 1964, et le 2 juillet suivant, le nouveau conseil municipal se réunit. Les 23 membres, 14 issus des Herbiers, cinq du Petit-Bourg et quatre d’Ardelay, élisent Jean Huteau maire des Herbiers. La fusion est achevée !

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