Cancer du sein : « pas d'chichi » sur le dépistage
Une femme sur huit est touchée par le cancer du sein dans sa vie… comme l’Herbretaise Stéphanie Retailleau. Son diagnostic posé tôt, lui a permis de se soigner rapidement tout en créant des prothèses capillaires innovantes. Et d’être la première ambassadrice d’un dépistage précoce.
Stéphanie Retailleau a vaincu son cancer du sein et créé les "Pas d'chichi".
Le dimanche 13 octobre, c’est la Joséphine, 10e du nom à La Roche-sur-Yon. 100 % féminin, ce rendez-vous sportif s’inscrit dans l’événement national Octobre Rose dont le but est de récolter des fonds contre le cancer du sein. La Ville des Herbiers sera de nouveau au rendez-vous avec son parcours de 5 km en cœur de ville du 5 au 11 octobre.
Cet événement permet également de sensibiliser le plus grand nombre de femmes à la nécessité du dépistage. Et plus celui-ci est précoce, plus il augmente les chances d’une guérison rapide.
A 43 ans, Stéphanie Retailleau est un exemple de précocité en la matière… Et ce par le plus grand des hasards. « C’était en octobre 2020. J’ai fait une grossesse extra-utérine et en consultant je découvre que j’ai un cancer du sein bilatéral. J’ai 39 ans à l’époque… », se rappelle-t-elle, consciente aujourd’hui que ce hasard va la sauver. « C’était encore très bénin. J’ai pu rapidement me faire opérer et lancer une chimiothérapie préventive. Ce n’était pas nécessaire mais ça diminuait les risques de récidive de 50 %. Je n’ai pas hésité », continue-t-elle.
Débutée le 14 janvier 2021, sa chimio produit ses premiers effets visibles 10 jours après avec la perte de ses cheveux. L’ancienne coiffeuse – elle a tenu le salon Portrait d’Ailleurs de 2005 à 2014, en centre-ville – se rappelle de sa formation de perruquier-posticheur et récupère ses cheveux pour créer sa première prothèse capillaire complétée d’un turban.
Ses enfants sont séduits, une amie, Alice Rouet, est bluffée. Elle lui suggère aussitôt de « commercialiser le truc ». Quatre mois après, le premier modèle est créé grâce à Jennifer, une voisine de 30 ans touchée également par le cancer du sein. Six autres personnes "prêteront" leurs cheveux pour que Stéphanie perfectionne son produit et notamment la façon d’incruster le cheveu, » dans ce produit 100 % français s’il vous plaît», tient-elle à rappeler.
Et c’est donc en juin 2022 que Stéphanie se lance dans l’aventure entrepreneuriale pour créer "Les pas d’Chichi". Avec une particularité : la prothèse est réalisée avec les propres cheveux de la cliente. Celle-ci peut les envoyer à l'entreprise... Et de recevoir, en retour, le produit terminé.
Un regret à ce jour, les "Pas d’Chichi" ne sont pas pris en charge par la sécurité sociale. Pas moyen donc, pour la patiente, de se faire rembourser ! « Mais ça devrait changer bientôt », se réjouit Stéphanie qui compte bien obtenir un agrément de la caisse d’assurance maladie afin de diminuer fortement le reste à charge pour ses clientes. Parce qu'en portant les Pas d'chichi, celles-ci se sentent beaucoup mieux.
Et elles en témoignent ! «Je retrouve peu à peu mon identité», confie Caroline. «J'en ai pleuré de joie», note Ornella. Corine a pu compter sur les cheveux plus longs de sa fille, un «magnifique geste d'amour et de solidarité qui a enrichi mon parcours de guérison».
«Ce qui me sidère, c’est leur âge. Je me trouvais jeune déjà à 39 ans pour avoir un cancer. Mais là, beaucoup ont à peine la trentaine. C’est pour cela qu’il faut absolument aller se faire dépister le plus tôt possible pour augmenter ses chances de guérison».