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Budget : "je suis un maire en colère"


Christophe Hogard a lancé le débat d'orientations budgétaires lors du Conseil municipal ce 9 décembre. Entre la mauvaise gestion des deniers publics par l'Etat et l'incapacité des partis à s'entendre pour boucler le projet de loi de finances 2025, le budget de la Ville des Herbiers se construit "à l'aveuglette". (11/12/2024)
hogard conseil

Avant chaque vote du budget en début d'année, les élus discutent de ce dernier à l'occasion du débat d'orientations budgétaires. C'est hier soir que ce dernier a eu lieu et le Maire, Christophe Hogard, a poussé un coup de gueule, celui "d'un Maire en colère".


"Jusqu'à maintenant, on avait de la chance car nous avons une ville qui se porte bien, dont les finances sont saines... mais depuis maintenant quelques années, nous subissons un « matraquage » de la part de l'Etat, et je pèse mes mot", lance Christophe Hogard.


Conséquences ? La capacité à investir de la Ville des Herbiers est fragilisée.


"On a serré les dents, fait plein d'efforts, avec des budgets d'investissements raisonnables. On a désendetté la Ville des Herbiers en faisant des centaines de milliers d'euros d'économies, les services faisant aussi bien voire mieux avec moins...et jusqu'à maintenant on avançait bien.

 

Mais l'Etat est en train de nous plomber, par son incapacité, son inconséquence, fragilisant les villes et les territoires qui vont bien. Quelques exemples : entre 2022 et 2024, ses décisions ont fait perdre à la Ville 1,6 million d'euros, nous faisant perdre 25 % de notre capacité d'investissement. Le projet de loi 2025 (avant qu'il ne tombe) prévoyait de nous ponctionner encore de 713 000 euros, soit 2,23 millions d'euros en moins au total. Et je ne parle pas des aides de l'Etat qui sont en train de fondre comme neige au soleil, comme le  fonds vert qui va passer de 2.5 milliards à un milliard demain".


Du côté de la Ville, "on a tout fait pour anticiper, avec des projets qu'on a repoussé comme les Halles. Pour 2025, on a renoncé à 1,5 million d'investissement, on a encore une fois tapé dans nos charges de fonctionnement qui sont en baisse si on enlève la hausse des assurances que l'on avait pas prévu. Et malgré tout cela, en l'état actuel des choses, on ne boucle pas le budget d'une part en raison des ponctions de l'Etat mais aussi de nos engagements : la rénovation de de nos deux écoles publiques que l'on a prévue depuis 4 ou 5 ans, le pôle associatif très attendue par les associations, le Parc des Expos, etc... Pendant ce temps-là le train de vie de l'Etat ne se réduit pas, remplissant son fameux « tonneau sans fonds » avec l'argent de ceux qui gèrent bien, les entreprises, les collectivités qui, rappelons-le, votent des budgets à l'équilibre ce qui n'est pas le cas de l'Etat.


Les maires successifs des Herbiers ont fait le maximum pour protéger le pouvoir d'achat des Herbretais, avec un taux de foncier bâti jamais augmenté depuis 2008. Cela veut dire que notre croissance, l'augmentation des bases décidées par l'Etat, suffisait en fait à alimenter la Ville des Herbiers sans avoir besoin d'aller chercher plus loin.


Christophe Hogard tire donc la « sonnette d’alarme » : « La maîtrise de notre budget, de nos dépenses, va devenir compliquée. C'est dramatique aujourd'hui de se dire que l'on a moins pour faire et ce n'est pas de notre fait car l'Etat gère mal et ne rectifie pas le tir".


Un coup de gueule auquel s'est associé Véronique Besse, conseillère municipale et Député de la Vendée. "Dans la grande majorité, les collectivités gèrent très très bien les budgets. Nous attendons le vote de la loi spéciale qui reprendra le budget 2024. On n'a pas d'informations à ce jour... ce que je regrette c'est que l'Etat ne balaie pas assez devant sa porte. Il y a des économies à faire ce qui agace aussi bien les citoyens que les élus. Il faut donner l'exemple".


C'est donc Hélène Chenais, conseillère municipale déléguée aux finances de la Ville, qui a exposé le rapport d'orientations budgétaires présentant la situation financière de la Ville et plus particulièrement les investissements prévus pour 2025 avec 3,2 millions d'euros pour l'Amélioration du Cadre de Vie et 6,5 millions pour le projets majeurs.

"Ce montant d'investissement 2025 est en trompe l'œil avec des reports importants... C'est la dernière fois que l'on aura une capacité à investir de la sorte pour honorer nos engagements. C'est un budget maîtrisé en essayant de continuer à soutenir les associations, les écoles...


Dans les années à venir, on fera moins de route, moins de bâtiments, on aura moins de services, on aura moins de travail à offrir, en tant que collectivité, pour nos entreprises !
 »


Et l'opposition de revenir sur le FPIC que paie le Pays des Herbiers, ce Fonds de Péréquation Intercommunal qui prend de l'argent aux communes plus "riches" pour le reverser à d’autres.


"C'est un repère en effet", note Christophe Hogard. C'est la proportion entre le dynamisme économique et la démographie. Il s'avère que nous sommes une locomotive économique, rapporté aux personnes qui vivent sur le territoire (et d'ailleurs nous faisons vivre des personnes de bien plus loin), ça nous coûte. On n'est pas contre le FPIC en soit car la solidarité entre les territoires, c'est naturel. Ce qu'il y a, c'est qu'il faut une proportion et quand la proportion devient... disproportionnée, cela devient une injustice. Mais cela nous pénalise. Aujourd'hui, c'est 12 millions d'euros que nous n'avons pas pu investir pour la qualité de vie du Pays des Herbiers. On aurait pu partager 5 ou 6 millions, cela ne nous paraît pas forcément injuste".

 

Nous, nous gérons en bon père de famille, en ne dépensant pas plus que ce que l'on a. Nous sommes très transparents et nous devrons peut-être augmenter le taux du foncier bâti, ce qui n’a pas été fait depuis 2008. C’est une possibilité, mais dans le flou actuel, difficile de se prononcer. On s'adapte, en permanence. Nous verrons donc au vote du budget".



Prochain Conseil municipal le 10 février 2025.

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