Chanbara : ce samouraï d’aujourd’hui !
Très populaire au Japon, le Chanbara séduit de plus en plus d’adeptes en France. Les 22 et 23 mars, le dojo des Herbiers accueille un interégional de cet art martial avec 60 pratiquants venus du Grand Ouest. Découverte.

Au dojo des Herbiers qui rassemble bon nombre de clubs d’arts martiaux, du judo à l’Aïkido en passant par le karaté, il en est un qui dénote par les armes utilisées faites en matériaux souples et flexibles qu’on dirait tout droit sorties d’un jardin pour enfant !
Mais ne vous y trompez pas, malgré un air ludique, le chanbara reste un art martial à part entière, avec des codes, des règles et surtout un engagement physique omniprésent.
«Avec le chanbara, on remonte au temps des samouraïs. On s’inscrit très clairement dans l’univers de l’escrime et du sabre, plutôt que l’univers de la lutte mano à mano», explique Philippe Lafaille, ceinture noire 2e dan et enseignant du club depuis 2011.
C’est début 2010 qu’il découvre la pratique lors d’une séance de judo famille. L’enseignant parti, il prend la relève malgré sa ceinture blanche, se forme pour faire perdurer la section qui compte aujourd’hui 16 pratiquants.
Le chanbara est créé au Japon, dans les années 1970, pour stopper la baisse des pratiquants du Kendo, trop restrictif, partis vers le football et le baseball. Conçu pour les plus jeunes, il séduit aussi les plus grands qui continuent à le pratiquer. Ils sont aujourd’hui plus de 300 000 pratiquants, plus que le judo ! Plus récemment arrivé en France – son introduction date des années 1990 –, sa fédération ne compte que 2000 licenciés mais attire de plus en plus.
Pourquoi un tel attrait ? « Dans les jeunes qui nous rejoignent, il y a beaucoup de « déçus » du judo qui ne veulent plus chuter ou être en contact direct et souhaite basculer sur un sport de semi contact », explique Philippe Lafaille.
Sport où il faut « tuer » l’adversaire avec différentes armes, le chanbara est beaucoup moins codifié que les autres arts martiaux. Il exige une grande concentration et une dépense d’énergie extrême car le combat dure moins de trois minutes. « Et une des forces de ce sport, c’est aussi que les enfants peuvent pratiquer avec leurs parents », ajoute Philippe Lafaille.
Joan Lanfranchi, 15 ans, a fait de la gymnastique, de la boxe et des arts martiaux avant d’arrêter au chanbara qu’il pratique avec assiduité depuis 4 ans. Son copain, Félix Cailleaud, 15 ans aussi, aime les valeurs transmises dans ce sport et la progression plus rapide dans l’obtention des grades. Tous deux sont déjà ceinture noire.
Le samedi 22 mars et le dimanche 23 mars, ils seront une soixantaine d’adultes au rendez-vous pour ce grand rendez-vous de l’arc atlantique puisque des combattants de la Bretagne jusqu'au Pays Basque sont attendus. Au club des Herbiers, cinq pratiquants, Yves Ferriol, Daniel Bascans, Philippe Lafaille mais aussi Sébastien Doury et Félix Lafaille. Ces deux derniers ont des chances de bien figurer et de décrocher une place pour les championnats de France les 17 et 18 mai à à Boissy-Saint-Léger.
Championnat inter-régional Grand Ouest
- Samedi 22 mars de 12h à 19h
- Dimanche 23 mars de 9h à 14h
- Dojo intercommunal, complexe sportif Massabielle
- Entrée gratuite
"Chanbara", ça vient d’où ?
Au début du XXe siècle, il y avait des pièces de théâtre qui reprenaient des scènes de combats chorégraphiées avec des "méchants" et le "bon" samouraï qui sauve tout le monde : c’est le théâtre chanbara, chanbara faisant référence au bruit des sabres qui s'entrechoquent. Largement repris ensuite au cinéma dans les années 40 au Japon, copié par le cinéma hollywoodien, l’exemple le plus connu étant Star Wars. Au niveau sportif, le chanbara est apparu dans les années 1970 et se veut un dérivé du Kendo.