Masala : "il nous faut bien démarrer la saison"
- Bonjour Stéphane, Vous avez repris le 13 juillet dernier après plus de 4 mois d'interruption. Comment avez-vous abordé ce retour à l'entraînement ?
Cela n'a pas été simple c'est sûr car tout d'abord on a pas clôturé la saison dernière, ni pu dire au revoir aux joueurs car la dernière fois que l'on s'est vu c'était avant le départ à Andrézieux (début mars). Il y a eu le confinement, l'arrêt du championnat et la nécessité pour les joueurs de maintenir une activité physique sans savoir comment chacun vit ce cloisonnement d'un point de vue psychologique avec des moments stressants pour soi, sa famille, ses proches...
On a fait des recherches pour pouvoir reprendre au mieux à partir du 13 juillet en travaillant différemment. On a pris des infos notamment sur le football américain qui a des trêves importantes. On s'est basé aussi sur les webinaires de la Fédération. On a suivi de près le retour à la compétition de la Bundesliga (championnat allemand) avec beaucoup de blessures notamment liées aux chaussures de foot car les joueurs étaient tous le temps en basket. On s'est inspiré de tout cela pour monter crescendo dans notre préparation en dosant le temps passé avec les chaussures de foot mais aussi les charges d'entraînement et les repos.
Un groupe se forme aussi dans le vestiaire. Avec le protocole mis en place, ce dernier n'était pas autorisé. Comment avez-vous fait ?
Il a fallu s'adapter. Dès la 2e semaine, j'en ai parlé au président pour lui expliquer qu'au niveau de la cohésion c'était compliqué. On a organisé des activités hors-terrain avec un repas entre joueurs, staff et avec les conjointes. Ce sont aussi des journées avec trois séances pour dégager une cohésion dans l'effort. Depuis hier (lundi 17 août), ils ont accès aux vestiaires et cela fait du bien à tout le monde.
- Une préparation forcément touchée aussi par un budget prévu à la baisse bien avant le confinement et ses impacts au niveau des partenariats ?
La pandémie a accéléré cette volonté de maîtrise budgétaire et l'a amplifié. On a donc un groupe restreint avec 20 joueurs dont 3 gardiens contre 26 ou 27 l'an passée. Au niveau du staff aussi, on est passé de 5 à 3 personnes, sachant que Mickaël Caradec a la double casquette (entraîneur des gardiens et 2e gardien). Benjamin Guillou a en charge la plus grosse partie de la préparation physique. Pour la ré-athlétisation des blessés, on fait appel à la structure médicale avec les kinés.
- Comment juges-tu le groupe que tu as à ta disposition ? Est-il figé ou vous vous gardez l'opportunité de recruter de nouveaux joueurs ?
On a deux sentiments. En démarrant la saison, on aurait aimé garder 75 % de l'effectif. La pandémie, la crise, l'arrêt du championnat, nos partenaires, le budget, l'incertitude de la reprise... c'est une saison pas comme les autres et il y a eu beaucoup de changement. Le point positif, c'est que dans les joueurs que l'on a pu conserver, c'était des joueurs de la base de l'équipe de l'an dernier, des titulaires, un noyau dur.
Côté recrutement, il s'est étalé sur la longueur. On voulait prendre notre temps et on se dit qu'on a eu raison car les joueurs qui nous ont rejoint sur le tard (Tuta, Pandor...) sont des joueurs d'expérience. Et on poursuit notre volonté d'intégrer les jeunes du club. L'an dernier, il y en avait un, cette année deux. On est content de cela et il faut que cela continue car c'est important pour le club. Le renouvellement doit aussi se faire par la base.
On s'est laissé la possibilité de modifier ce groupe après le début du championnat avec une ou deux arrivées selon les besoins.
- Justement, on vient d'apprendre la fin de la collaboration entre André Gaborit, recruteur du club, et le VHF. C'est un poste stratégique. Y a-t-il déjà des pistes concernant son successeur ?
C'est un poste très important, c'est vrai. On a appris le départ d'André un peu comme tout le monde. On doit se voir avec le président jeudi (demain) pour voir l'après. C'est l'occasion pour moi de le remercier pour tout ce qu'il a fait et on le voit encore sur cette intersaison où il a eu un apport capital.
- Quel bilan tires-tu de la reprise, entre préparation physique et matchs amicaux ?
La défense a peu évolué par rapport à la saison dernière et cela s'est ressenti avec une équipe sur ses assises même si le match de Lorient (défaite 3-1) nous a remis à l'endroit). Il y a toute une animation offensive à mettre en place. On est satisfait de la mentalité et du travail de ce groupe mais on est encore loin du niveau de ce qu'on attend de ce groupe en terme de maîtrise collective, en terme de gestion des temps forts et des temps faibles. On l'a vu mais par petits morceaux lors des matchs amicaux. Il ne faut pas s'affoler mais il faudra être généreux dans l'effort en début de saison.
- L'ambition du club de retrouver le National reste inchangée. Ce championnat de N2 te semble-t-il encore plus homogène que l'an dernier ?
Je pense que le football de National 2 va dans ce sens là, un peu comme le National. C'est-à-dire qu'il est très homogène, tout le monde peut battre tout le monde. Aucune équipe ne peut se dire que tel ou tel match va être simple. Je m'attends néanmoins à deux poids lourds avec Béziers et Le Puy. L'un était en Ligue2 il y a deux ans, le second et National l'an dernier. Cela reste deux cadors et je n'oublie pas Moulins qui a fait un très bon championnat l'an dernier. Nous sommes ambitieux et on va essayer de bien démarrer ce championnat pour être dans la première partie de tableau pour avoir quelque chose à jouer.
- Et pour le premier match, c'est un déplacement ce samedi 22 août du côté de Clermont-Ferrand à Chamalières. Une volonté de toujours débuter à l'extérieur...
Oui, oui. C'est l'occasion surtout de recevoir chez nous lors du dernier match. C'est important lorsque l'on a quelque chose à jouer. C'est aussi lié à la récente réfection du terrain et une semaine supplémentaire sans jouer dessus est plutôt une bonne chose. On pourra fouler la pelouse 24h avant la venue de Bourges (29 août).