"Le syndrôme du banc de touche" ce 18 novembre
« "Le syndrome du banc de touche" part d’une expérience personnelle », raconte Léa Girardet, « le chômage qui a suivi mes années de formation en tant que comédienne, ce sentiment de mise à l’écart qui s’installe au quotidien, vous enfermant dans un cercle vicieux d’inactivité. D’où le parallèle avec les footballeurs remplaçants, qui passent plus de temps à encourager leurs co-équipiers qu’à fouler la pelouse ».
Ce spectacle ne parle pas du métier de comédienne. C’est une porte d’entrée pour questionner le “banc de touche” au sens large du terme : cette exclusion sociale et ce sentiment d’illégitimité qui se mettent en place quand on ne travaille pas. Comment exister quand on ne peut pas se définir socialement ?
« J’ai découvert des parcours de grands sportifs dont le destin a basculé du jour au lendemain et d’autres dont la carrière n’a jamais décollé. Le football a contaminé mon texte et l’a éloigné du côté autobiographique du seul en scène. Ainsi, le sport et le théâtre sont devenus un seul combat et la thématique de mon projet m’est apparu : la persévérance face à l’échec », poursuit-elle.
Pour notre héroïne, l’entraîneur de l’équipe de France Aimé Jacquet est un repère de réussite : une sorte de “self-made” Stéphanois dont le parcours semé d’embûches et de déceptions lui a servi de référence pour s’extirper de situations compliquées voire humiliantes. Beaucoup de journalistes ont critiqué Aimé Jacquet, peu croyaient en lui et pourtant, le 12 juillet 1998, c’était la consécration !
Au fil du texte, nous découvrons des histoires de footballeurs remplaçants. Ce n’est pas la parole officielle des conférences de presse ou des communiqués que nous entendons, mais bien la parole intime des joueurs professionnels.
Que ce soit dans le domaine du football, de l’entreprise, du théâtre ou encore de la politique : les femmes doivent très souvent s’imposer dans un milieu majoritairement masculin. Comme par exemple le cas de Gigi, première gardienne de but du Football Club Féminin de Reims qui est parvenue, à force de ténacité et de détermination, à s’imposer dans un milieu très... masculin.
Des entraîneurs comme Aimé Jacquet ou Raymond Domenech, des joueuses comme Ghislaine Souef, l’attaché de presse de l’équipe de France Philippe Tournon… Léa Girardet a interrogé de nombreux acteurs du football, pour construire son spectacle. Pour étayer son propos, elle s’est aussi appuyée sur des oeuvres références en la matière, comme le documentaire « Les Yeux dans les bleus », le film « Coup de Tête » avec Patrick Dewaere (1979) ou encore le livre d’Aimé Jacquet « Ma vie pour une étoile ».
Léa Girardet s’est surtout rendue compte de l’impact de la victoire de la France lors de la coupe du monde 1998 dans notre mémoire collective. Ce 12 juillet 1998, il n’était plus question de ballon, d’arbitre ou de banc de touche, il était question de bonheur et de rassemblement.
En soulevant la coupe Jules Rimet, Didier Deschamps était alors le centre du monde… bien loin du milieu de terrain rentré tête basse dans le vestiaire du Parc des Princes le 13 novembre 1993 après la défaite contre les Bulgares privant la France de mondial aux Etats-Unis ! Comme quoi…
Le syndrôme du banc de touche
- 18 novembre – 20h30
- Tour des Arts
- Tarifs : 10 à 15 euros
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