Des glaces bien de chez nous
Au Gaec le Petit Ranch dans le village de Sainte-Marie à quelques encablures du bourg d’Ardelay, le printemps est bien là en cette mi-avril.
Dans la ferme où Eddy Christin travaille avec son épouse Stéphanie, mais aussi sa sœur Hélène Christin, l’activité va bon train et le cœur est à l’ouvrage ! A des années lumières des lendemains de la crise laitière de 2015 qui a bien failli signer l’arrêt de l’activité agricole pour le trio.
« Le coût de production de 1000 litres de lait nous revenaient à 340 € et on le vendait 265 € », se rappelle Eddy Christin. La situation se détériore et le Gaec est à la limite du dépôt de bilan. Pas résignés, ils se font aider pour changer de cap et rembourser les dettes.
En mai 2018, le couple décide de franchir le pas du Bio, réduisant son cheptel de 70 à 55 vaches laitières, lesquelles se nourrissent à 85 % de l’herbe des 70 hectares de l’exploitation. Ils décident aussi d’arrêter l’élevage de lapins, plus en phase avec leur vision du métier.
Le second virage du Gaec se jouera en plein confinement et confortera Eddy et Stéphanie dans leur objectif : transformer eux-mêmes le lait produit. Mais en quoi ?
Ce ne sera pas le fromage, trop compliqué, ni le yaourt ou encore le beurre déjà bien développés sur le territoire. Le choix se portera sur la glace, entre crème glacée et sorbet. Surprenant au premier abord, il s’avère néanmoins mûrement réfléchi.
« Nous avons intégré en août 2020 le réseau Invitations à la Ferme qui regroupe 43 fermes bios principalement dans le Grand Ouest", explique Stéphanie. Le réseau est bien développé, très organisé pour ne pas se faire concurrence, gère le marketing… et est connu dans les réseaux de distribution, du petit magasin bio aux grandes enseignes de la distribution.
Transformation du bâtiment d’élevage de lapins en véritable unité de production de glaces, achat d’un véhicule frigo pour les livraisons… le projet d’un montant de 336 000 € attendra bien 6 mois et l’accord des banques.
Pendant ce temps-là, le réseau forme Eddy à un nouveau métier de glacier pour réussir les différents parfums proposés de vanille bourbon à caramel beurre salé en passant par le chocolat de Saint-Domingue et le café de Colombie. Pour Stéphanie, formation commerciale pour devenir une véritable VRP sur le terrain de « Ferme cœur de Vendée », l’appellation du Gaec sur les pots de glaces, mais aussi pour gérer les commandes.
En production depuis début mars, à raison de 800 à 900 pots par semaine, les premiers pots ont été livrés début avril et le succès est au rendez-vous avec la production d’un mois – environ 3500 pots - partie en 15 jours alors qu’ils n’ont livré que 18 des 43 points de vente tous en Vendée.
Ils ont donc déjà décidé d’embaucher un livreur et une « deuxième embauche est prévue plus rapidement que prévu », estime Eddy Christin.
Passé l’été, l’activité ne faiblira pas car il faudrait s’atteler dès la fin septembre à préparer Noël avec déjà une prévision de production de 3000 bûches.
Un lancement qui ne leur offre pas ou peu de répit pour l’instant, mais ils sont convaincus d’avoir fait le bon choix. Les premiers chiffres leur donnent totalement raison !
- Glaces « Ferme Cœur de Vendée » aux Herbiers : biocoop, nature verte, le cabas fermier, Spar, Hyper U et Leclerc. Entre 5 et 7 € maximum le pot de 450 ml selon les parfums.
